Les questions de base
Cependant, la formation professionnelle a un coût. Et autant ne pas investir, en temps ou en argent, pour n'en tirer au bout du compte aucun bénéfice. Prenons le cas d'un commercial bancaire: une formation de pilotage de drone semble peu susceptible de parfaire son bagage.
Elle ouvre en revanche des perspectives aux photographes ou aux pros de la communication et de la publicité. Cependant, pour ce même cadre du secteur bancaire, une remise à niveau en langue anglaise, une formation au marketing digital ou au management s'avéreront des «plus» incontestables. Il s'agit donc de bien choisir le cursus. Et si l'on opte pour une formation éloignée de son travail dans l'optique d'une reconversion, il convient d'étudierle marché de l’emploi pour ne pas tomber de haut et s'engager dans une voie déjà trop encombrée.
Les outils et les aides
Si votre employeur n'y pense pas pour vous – ce qui serait d'ailleurs une erreur au niveau de sa politique de ressources humaines -, sachez que le législateur, au Grand-Duché, a mis en place des dispositifs, notamment financiers, pour vous aider.
Pour les salariés, le plus simple est d'avoir recours au congé individuel de formation: chacun dispose d'un capital de 80 jours au total tout au long de sa carrière, et selon les modules de formation choisis, on peut en prendre un seul ou 20 sur une période de deux ans. Pour des formations plus longues, le congé sans solde est une option (mais évidemment coûteuse): la loi permet de solliciter de tels congés d'une durée allant de quatre semaines à six mois. On n'oubliera pas de mentionner le congé linguistique (uniquement dédié à l'apprentissage de la langue luxembourgeoise).
Quand le règlement interne et l'organisation le permettent, des heures dégagées via l'aménagement du temps de travail peuvent aussi être consacrées à la formation. Surle plan purement financier enfin, il faut savoir que certains frais (droits d'inscription) sont déductibles des impôts, que des aides d'état (bourses ou prêts) peuvent être sollicitées et étudiées au cas par cas, et bien entendu, que pour les demandeurs d'emploi, des aides spécifiques sont accordées à condition que le projet soit validé par l'ADEM (Agence pour le développement de l'emploi).
Les filieres et organismes
Si l'idéal est pour le salarié ou le demandeur d'emploi d'évoquer la question avec son responsable en ressources humaines ou son conseiller, une première démarche consiste également à se tourner vers les organismes les plus importants au Grand-Duché en matière de formation professionnelle. Émanation de la Chambre des salariés (CSL), le Luxembourg Lifelong Learning Center (LLLC) est un acteur incontournable. A ce jour, plus de 150.000 personnes ont déjà bénéficié de ses formations via des cours du soir… ou de jour, des séminaires, des programmes universitaires, des cursus parfois très spécialisés sanctionnés sinon par un diplôme, tout au moins, le plus souvent, par une «certification».
A noter que le LLLC propose un entretien préalable pour bien cerner vos objectifs, votre motivation, et choisir l'outil pédagogique le mieux adapté. Soit dit en passant: si un organisme de formation (même certifié) ne cherche qu'à vendre ses prestations en oubliant un diagnostic préalable de vos besoins et options de financement, alors fuyez! Il existe en effet dans ce domaine des sociétés et officines davantage préoccupées par leur chiffre d'affaires que votre profil et vos attentes. C'est pourquoi s'adresser à des acteurs ayant pignon sur rue est absolument primordial.
Citons donc encore l'INFPC (l'Institut national pour le développement de la formation professionnelle continue, un établissement public sous tutelle du ministère de l’Education nationale), House of Training (une émanation de l'Association des banques du Luxembourg, mais dont le catalogue des formations ne se limite pas à ce seul secteur), ou encore Keyjob, un opérateur privé qui répond aux demandes de 10.000 «apprenants» par an. Emilie D i Vincenzo