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Les secrets d’une belle longévité

Pourquoi le «vouloir» est plus important que le «pouvoir»

Les stéréotypes qui associent le vieillissement à un naufrage inéluctable sont encore fortement ancrés dans nos sociétés. Or rien n’est plus faux. Photos: Shutterstock

L’espérance de vie n’a cessé d’augmenter depuis le XIXe siècle et s’est considérablement accélérée durant les dernières décennies. Pour s’épanouir correctement, cette longévité suppose une revalorisation sociétale et individuelle du concept de vieillissement.«Tout le monde désire vivre longtemps, mais personne ne voudrait être vieux», faisait remarquer l’écrivain anglo-irlandais Jonathan Swift (1667-1745). Cette citation, toujours d’actualité, met en lumière l’aspect péjoratif du terme «vieux» souvent synonyme de déclin physique et intellectuel. Aujourd’hui, le langage tend à remplacer ce mot, qui fait peur, par un néologisme emprunté au vocabulaire de la compétition sportive. Les «seniors » désignent ainsi une catégorie de personnes plus âgées que les autres, sans pour autant les cantonner dans un cliché trop discriminatoire.

Pourquoi le «vouloir» est plus important que le «pouvoir»

La motivation: Principal atout du senior

Si l’espoir de longévité est désormais permis, encore faut-il l’accompagner d’une qualité de vie optimale, dont nous sommes majoritairement les principaux acteurs.

Il est clair qu’une alimentation équilibrée, ainsi qu’une activité physique régulière contribuent largement à un vieillissement réussi. Mais l’atout essentiel pour mettre en oeuvre ces résolutions réside avant tout dans la motivation de la personne elle-même. Les stéréotypes qui associent le vieillissement à un naufrage inéluctable sont fortement ancrés dans nos sociétés. Beaucoup de seniors en font les frais, les intègrent dans leur esprit et adoptent une attitude passive et résignée: «A quoi bon lutter, l’âge engendre de toute façon le déclin». Or rien n’est plus faux, ni plus nocif pour l’avenir du senior qui en est persuadé.

Des études ont par exemple démontré que les causes de maladies chroniques et de pertes d’autonomie dans le grand âge dépendent davantage des modes de vie incluant l’hypertension artérielle, le tabac, l’alcool et la dépression que d’éventuels facteurs génétiques. Il n’est donc jamais trop tard pour se reprendre en main, adopter une hygiène alimentaire adéquate et conserver un rythme de vie impliquant des activités physiques, intellectuelles et sociales bénéfiques.

Hygiène alimentaire bien dosée

S’il n’existe pas de régime antiâge à proprement parler, certains nutriments ont été identifiés comme antioxydants susceptibles d’éliminer les agents toxiques pour notre organisme. Le régime crétois et le régime Okinawa (au Japon) regorgent d’aliments pourvus de ces micronutriments susceptibles de prévenir les cancers et maladies cardiovasculaires. Preuve en est la longévité exceptionnelle de ces populations.

Un régime peut toutefois sembler fastidieux et monotone. Sauf prescriptions thérapeutiques, l’idée serait donc de commencer par limiter la consommation des produits nuisibles et cancérigènes comme le tabac, l’alcool, les aliments riches en graisses saturées et en sucre en optant davantage pour une variation des multiples plaisirs gustatifs.

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Vouloir plutôt que pouvoir

En matière de sport, le «vouloir» est plus important que le «pouvoir », car tout le monde peut aujourd’hui pratiquer l’activité qui lui convient le mieux en fonction de ses capacités physiques. Qui plus est, s’inscrire à un club sportif et faire partie d’un groupe partageant des objectifs communs permet de profiter d’une convivialité porteuse de motivation et de plaisir, conditions préalables à la pratique régulière d’un sport.

Par définition, toute activité physique se révèle bénéfique pour la santé. Sans pour autant verser dans l’excès, trois heures de sport par semaine s’avèrent déjà suffisantes pour optimiser son espérance de vie.

En effet, le sport diminue l’âge de notre coeur et de nos artères en favorisant notamment une baisse de la tension artérielle. L’exercice physique ralentit également le vieillissement des muscles et des os : il augmente la densité osseuse (prévention de l’ostéoporose), il assouplit les articulations (prévention de l’arthrose) et accentue la tonicité musculaire. Et, last but not least, le sport pratiqué régulièrement favorise l’oxygénation et l’irrigation du cerveau, ce qui aurait pour conséquence de tonifier ses fonctions.

Doper la mémoire et les facultés intellectuelles

A ce propos, positivons un peu ! Selon diverses études, le cerveau serait l’organe du corps qui résisterait le mieux à l’épreuve du temps, à condition toutefois d’en prendre soin. Si le cerveau atteint sa capacité de fonctionnement optimal vers 25 ans, il poursuit son évolution en fonction des circonstances. Les déficiences intellectuelles liées à l’âge concernent surtout la mémoire, la capacité d’attention et le ralentissement de la vitesse de transmission des informations.

Mais ce lent déclin des capacités cognitives ne signifie pas pour autant que le spectre d’une démence ou de la maladie d’Alzheimer nous guette. Nombreux sont par ailleurs les seniors qui conservent un cerveau performant à un âge avancé.

Quels sont donc les secrets pour limiter les effets de l’âge sur les fonctions intellectuelles, et en particulier la mémoire? Avant tout, il s’agit de stimuler au quotidien son mental par divers exercices: la lecture, les mots croisés, certains jeux (de société), l’apprentissage d’une nouvelle langue, la mémorisation de noms, listes de courses, codes, poèmes, paroles de chansons grâce à des moyens mnémotechniques ou des associations d’idées et tout en évitant si possible les pense-bêtes. Vous avez l’embarras du choix, mais le fait de participer à de telles activités requiert ici aussi un effort de volonté, ainsi qu’un acte de concentration pour éviter une dispersion de l’attention qui entrave la mémoire. Sans ces qualités individuelles, il subsistera toujours un risque de retomber dans la paresse intellectuelle néfaste à une stimulation continue de notre cerveau.

Se sentir socialement utile et heureux

Rester performant tant du point de vue physique que mental ne suffit pas toujours pour «bien vieillir». On constate que de nombreux seniors se sentent incapables ou inaptes à effectuer certaines tâches et à accomplir des activités sociales épanouissantes. Cette pensée dévalorisante provient des stéréotypes socioculturels toujours en vigueur qui les incitent à se replier dans le moule du «petit vieux» et qui sonnent dès lors l’heure de leur «mort sociale».

Or la confiance en soi et le regard bienveillant d’autrui sont nécessaires pour faciliter la motivation et s’engager dans des démarches qui permettent au senior de se sentir utile et heureux au sein de la société. De même, le bonheur individuel et social restera toujours le meilleur garant d’une longévité réussie. Nathalie Cailteux