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Entretien à coeur ouvert

Le président de la Fédération des Pompes Funèbres revient sur la situation actuelle, les évolutions et objectifs

La famille a le droit de décider entre une inhumation ou une incinération. Photo: Shutterstock

Thierry Graul est, depuis de nombreuses années, investi, à l’écoute et en phase avec les changements sociétaux. En qualité de président de la Fédération des Pompes Funèbres au Luxembourg, il nous a accordé un entretien éclairant et sans langue de bois.Monsieur, en cette période de Covid, quels sont les changements majeurs en lien avec votre profession?Depuis le début de la pandémie, les entreprises de pompes funèbres font face à des heures de travail plus importantes. Dans de nombreuses maisons de soins et de retraite, nous intervenons après 19 heures. Il faut savoir que la grande majorité de ces établissements ne dispose pas de lieux appropriés. Dans le cas d’une personne testée positivement au Covid, nos agents doivent se protéger par des combinaisons du type Tyvec et des masques FFP2 et deux paires de gants latex ou nitril. Ceci est aussi le cas lorsque nous intervenons chez des particuliers. Dans les hôpitaux, nous intervenons avec des tenues de protection plus légères. Pour les proches et la famille du défunt la situation est très difficile à vivre car parfois ils ne sont pas admis à voir leur proche et le soutenir à l’approche de son décès.

De plus, si les proches sont en quarantaine, ils ne peuvent même pas assister à l’enterrement. Ainsi, les pompes funèbres ont commencé à filmer les enterrements par face time ou autre s outils technologiques, afin que les proches puissent «assister» à la cérémonie. Tous les intervenants (prêtres, échevins ou conseillers) ont participé et soutenu ces initiatives.

Y a-t-il un message que vous souhaiteriez faire passer à nos lecteurs?

Nous sommes presque tous les jours confrontés à des mauvaises informations données aux familles. Il n’existe pas d’indication d’incinération obligatoire pour les personnes décédées par ou avec le Covid; la famille a le droit de décider ellemême en ce qui concerne une inhumation ou une incinération.

Du reste, je me dois de remercier les agents de l’Inspection Sanitaire du Ministère de la Santé pour la bonne cohésion et leur soutien constant durant toute la période très critique de cette pandémie.

Avez-vous des souhaits et objectifs particuliers afin d’améliorer le confort de votre profession?

Depuis neuf ans, la Fédération a entrepris des démarches auprès des différents ministères afin de moderniser un arrêté grand-ducal datant de 1913 et qui consiste à régler le permis de transport. Cet arrêté n’est plus d’actualité de nos jours.

Fin 2019, nous avons enfin eu une bonne nouvelle: un projet de loi réglant les modalités de notre profession ainsi que sa revalorisation. Nous avons constaté que pendant la pandémie, certaines de nos revendications ont été entendues, mise en place et je pense – et suis même certain – que nous avons démontré que la confiance qui nous a été donnée n’a pas été vaine. Nous espérons pouvoir assister à ce groupe de travail, une fois la pandémie finie, et que les dérogations dont nous avons bénéficié ne seront pas remises en question.

Quels sont les objectifs de l’association dont vous êtes président?

Dans le contexte actuel, une réglementation adéquate au code de la route en ce qui concerne le corbillard, une nouvelle loi qui réforme en profondeur les règlements en vigueur, l’élaboration d’une formation pour nouveaux agents des pompes-funèbres et finalement une revalorisation du métier, voilà les grands objectifs pour un futur harmonieux, éthique et efficient. Alix Bellac