Exercer un métier qui a du sens
Le moins que l'on puisse demander à un emploi est de nous permettre de gagner notre vie. Il semble cependant que le salaire ne soit plus une motivation suffisante, voire même qu’il soit éclipsé par un besoin plus pressant: l’épanouissement personnel. Ainsi, quitter un emploi, parfois très bien rémunéré, pour assouvir une passion n’est plus un événement exceptionnel. La vie est courte – sur ce point, la crise sanitaire de la Covid- 19 en a fait réfléchir plus d’un – et perdre sa vie à la gagner est de plus en plus mal supporté, tant au Luxembourg que dans les autres pays développés.
Le télétravail imposé durant les périodes de confinement semble avoir incité de nombreux salariés à rechercher un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Parmi les démissionnaires, on distingue ceux qui, sans renoncer à leur formation initiale et à leur expérience, décident de reprendre leur carrière en main en créant leur propre affaire. Pour d’autres, c’est le désir d’une meilleure adéquation entre le travail et les valeurs personnelles qui déclenche la démarche d’une reconversion. Se sentir utile, en accord avec soimême, et privilégier les relations humaines sont les principales aspirations exprimées.
Ne pas foncer tête baissée
Selon une étude récente menée par Microsoft dans 31 pays, 43% des salariés interrogés se déclarent prêts à démissionner. Aucun emploi n’est parfait et le travail comporte toujours son lot de contraintes. Se couler dans la tendance peut s’avérer tentant: si d’autres le font, pourquoi pas moi?
En outre, l’explosion des outils numériques encourage des vocations, pas seulement dans la mesure où ils facilitent la promotion de tel produit ou service. Pour beaucoup d’esprits créatifs et débrouillards, créer son business confortablement installé chez soi devant son ordinateur peut sembler un eldorado. On citera pour exemple, parmi les métiers les plus attrayants du moment: le e-commerce, le community management, les influenceurs. Ces activités qui semblent, au premier abord, ne nécessiter que peu ou pas de formation, nous les découvrons souvent à travers des success- stories, assorties de gains alléchants, parfois obtenus en contrepartie d’un investissement personnel, semble-t-il, limité. Le bon sens nous dit que ces métiers convoités sont, par définition, également très concurrentiels, et qu’une réussite obtenue en quelques semaines peut s’effondrer tout aussi rapidement. La raison nous porte à admettre qu’Internet n’a pas encore aboli le travail, et qu’il reste risqué de lire son avenir à travers un miroir aux alouettes.
Investir dans une formation certifiée
Aspirer à changer de vie est tout à fait légitime quand nos conditions de travail sont trop stressantes, si le salaire n’est pas à la mesure des efforts fournis, ou tout simplement lorsque les journées passées au bureau nous paraissent interminables.
Toutes les générations sont concernées: un trentenaire peut estimer qu’il a le temps de multiplier les expériences, un sénior vouloir différer son départ à la retraite en s’aménageant une fin de carrière plus conforme à ses aspirations.
Pour certains, le nouveau métier envisagé découlera d’une passion exercée depuis des années: qui a la main verte se verra fleuriste ou horticulteur, un amateur de littérature rêvera d’ouvrir une librairie...
Pour d’autres, choisir sa voie est moins évident, la peur de ne pas être à la hauteur de ses ambitions peut freiner l’enthousiasme. Pour tous, échanger avec ses proches permet de se projeter peu à peu dans une nouvelle activité. Tester une idée auprès des personnes quinous connaissent le mieux est une excellente façon d’amorcer sa démarche tout en trouvant du soutien.
Un bilan de compétences peut aider à franchir le pas. Pour convaincre un employeur potentiel, le dispositif de la validation des acquis de l’expérience (VAE) peut s’avérer très précieux.
Même s’il favorise la mobilité et, désormais, le savoir-être autant que le savoir-faire, le monde de l’entreprise n’a pas renoncé pour autant aux compétences spécifiques dont il est même devenu particulièrement friand.
C’est pourquoi les aptitudes obtenues à travers une formation certifiée et certifiante feront toujours la différence entre deux postulants à un emploi salarié, tout comme entre deux freelances concurrents.
Certaines formations peuvent séduire par leur courte durée. Dans ce cas, il convient d’ajouter, à la durée de l’enseignement, le temps nécessaire à l’appropriation des connaissances, passage obligé de la théorie à la pratique, avant de se prévaloir d’une réelle compétence. Emilie Di Vincenzo
Plus d’infos sur la formation continue et la VAE sur https://men.public.lu