C'est un couple hautement cosmopolite qui nous ouvre les portes de son appartement, ce mois-ci. Un lieu charmant, étonnant où la décoration se vit avec panache et fantaisie.

Sable et fantaisie.
« Les projets immobiliers, rénovations et décorations de toutes sortes, ont toujours fait partie de nos vies. Nous habitons depuis fort longtemps au Grand-Duché et avons restauré maisons et appartements. Récemment j'en ai fait le cœur de mon activité professionnelle.

Mais ici, dans cet appartement, c'est Gilles qui officie en décoration ! », précise Clélia, tout sourire. « Ce n'est pas une corvée pour lui. Il fourmille d'idées et peut laisser aller son imagination fantasque. Pour preuve, les plus anciens de nos amis se souviennent de son appartement rue Philippe II dans lequel le salon était rempli... de sable ! Les invités venant pour la première fois pensaient avoir affaire à une moquette jusqu'au moment fatidique où leurs pieds se retrouvaient en contact avec la matière ! » Les époux rient.

Et se remémorent cette soirée à thème, « bikini » qu'ils avaient eu la malice d'organiser et où les convives devaient venir en maillot de bain. Evidemment.

Vivre dans le beau
Dans l'appartement actuel, point de sable mais du parquet à chevrons et plus globalement tout ce qui évoque la préservation du patrimoine, ce qui est beau et symbolique. Notre ceil est attiré par le coffret renfermant une importante collection de couteaux et les deux tables basses transparentes, astucieuses installations permettant de mettre en valeur les objets patiemment chinés par l'homme de la maison.

« Cet appartement est de facture années 60. Nous apprécions la disposition des pièces et le fait de disposer d'un double salon. De nos jours, une grande salle à manger n'a plus vraiment lieu d'être. Nous recevons dans la cuisine, elle est très bien conçue et conviviale et les dîners y sont toujours très chaleureux. Nous profitons alors de deux pièces pensées en salons communiquants. Très bien dimensionnés, ils n'ont pas été difficiles à meubler, chaque objet, chaque meuble, a pris sa place de façon presque évidente. Parquet, boiseries, hauteur sous plafond, dans ce bâtiment, nous renouons véritablement avec nos anciennes amours. »

Question de feeling
« Il y a eu comme une évidence entre l'appartement, les meubles et même le quartier. Il fallait alléger parrapport à nos anciennes habitations car nous perdions en mètres carrés. Mais notre rue est fort agréable; s'y côtoient différents styles au regard des constructions et des époques mais qui se marient très bien. Vie et vue paisibles, à mi-chemin entre charmes de la ville et de la campagne », souligne Clélia. Et de poursuivre : « Avec le problème actuel de l'énergie, nous sommes contents d'être en appartement. Il est bien construit, frais en été et bien isolé en hiver. »

« De plus, la bonne circulation et les différentes ouvertures dans l'appartement, sont pratiques pour la paix des couples », plaisante Gilles. Mais parlons donc du sarcophage, magnifiquement mis en valeur au-dessus d'un bahut indien : « Il est très vraisemblablement sorti d'Egypte au début du 19ème siècle et a sans doute un âge honorable flirtant avec les 2.500 printemps.La collection de couteaux ? Des Laguiole, pas de productions récentes, plutôt des petites trouvailles glanées sur divers marchés aux puces, en fonction du hasard et des lieux. Pour ceci comme pour le reste, nous marchons au coup de cœur. »

Honorer l'ancien
« D'un point de vue global, nous n'avons retenu dans cet appartement, que des objets qui nous parlent, avec, il faut le reconnaître, une passion commune pour l'ancien, précise la principale intéressée. Le sabre que vous apercevez a appartenu à un trisaïeul allemand, beau-père de la Reine Victoria. Le Saint Grégoire est du 12ème siècle et aurait également sans doute beaucoup de choses à raconters'il pouvait parler. Pour mettre ces objets en valeur dans notre lieu de vie quotidien, j'aime à faire la mise en scène et Gilles apporte sa touche finale ! » Alix Bellac