Sous le slogan «Crafting experiences», la feuille de route du groupe est prédéfinie. «Crafting» signifie fabriquer en français, mais sans le côté artisanal et personnalisé qui importe tant aux yeux de Philippe Schaus. Pour mieux cerner le domaine du luxe qui est le terrain de prédilection de Moët Hennessy, il est important de se focaliser un moment sur les notions qui définissent le luxe. Ce sont d’abord les origines d’une marque qui importent, que ce soit par le personnage d’un «père-fondateur» ou d’un lieu. À partir de cet élément, se construisent une tradition et un savoir-faire dans le respect des sols et des terroirs. C’est d’ailleurs un des facteurs clé sur lesquels insiste celui qui, dans ses jeunes années, fréquentait très régulièrement l’Athénée de Luxembourg-Ville. Cette importance vaut d’ailleurs un autre slogan repris dans la présentation: «living soils, living together».
Exemples à l’appui, le PDG a relaté les huit «inspirations» qui illustrent les stratégies de marketing de ses marques. Citons, au gré de l’exposé, le fait de plonger le consommateur dans des voyages par des événements phares, qui, pour reprendre le terme utilisé, sont des événements «instagramables» et qui, de cette façon, font le tour du monde. Ou bien encore l’utilisation de nouvelles technologies comme le fait de «dématérialiser» des flacons de cognac d’exception dont on peut se procurer des NFT sans jamais avoir touché l’objet du désir. Finalement, l’utilisation de célébrités ou d’influenceurs sert à ancrer les produits dans la conscience des consommateurs et d’en faire, au-delà du simple produit de consommation, un style de vie.
En guise de conclusion, Philippe Schaus n’a pas manqué de citer les aspirations de Bernard Arnault, illustre PDG du groupe LVMH: «Plus que la maximisation du profit, Monsieur Arnault est continuellement à la recherche de la désirabilité de nos produits.» Frank Weyrich