Fourgons compacts: des jeunes outsiders
Ainsi par exemple, Renault vient de dévoiler la seconde génération de son Kangoo électrique, désormais baptisé E-Tech Electric. Son moteur plus puissant (90 kW/122 ch) et sa batterie plus généreuse (45 kWh) en font une alternative sérieuse qui offre un peu moins de 300 km d’autonomie. Un modèle qui est désormais cloné par Nissan, où il prend l’appellation Townstar EV. Et le cousin Mercedes Citan devrait également avoir sa variante prochainement, tout comme sa déclinaison civile Classe T, qui s’appellera alors EQT afin de se mettre en conformité avec le reste de la gamme.
En face, la concurrence n’est pas en reste: Fiat vient de dévoiler son nouveau Doblo, proposé lui-aussi d’emblée en déclinaison électrique aux côtés de ses variantes thermiques, essence (110 ch) ou diesel (130 ch). Il ne s’agit ni plus ni moins que du sixième (!) clone de la galaxie des petits utilitaires Stellantis, entité née de la fusion de PSA (Peugeot-Citroën-Opel) et FCA (Fiat-Chrysler). Ce Doblo est donc techniquement identique aux Citroën Berlingo, Peugeot Partner, Opel et Vauxhall Combo, et Toyota ProAce City, le Japonais étant partenaire du groupe franco-italien sur les utilitaires. On retrouve donc un moteur de 100 kW (136 ch) alimenté par une batterie de 50 kWh qui promet 280 km d’autonomie. A l’instar de ses cousins, cette motorisation est d’ailleurs la seule proposée sur la déclinaison «civile» (ou ludospace). Sur ce segment, le nouveau Ford Tourneo Connect fait donc office d’exception. Copie quasi-conforme du Volkswagen Caddy conformément à la synergie entre les deux marques, il ne dispose pour l’heure d’aucune forme d’électrification ni d’hybridation.
Fourgons moyens: un duo de stars est né
En revanche, Ford met les bouchées doubles pour électrifier ses vans et fourgons sur les segments supérieurs. L’une des stars des allées de Hanovre était d’ailleurs le tout nouveau Tourneo Custom. Design rafraichi(ssant), techno assumée et motorisations électrifiées à gogo sont au programme. Déjà proposé en hybride rechargeable sur la précédente mouture, le bestseller européen ajoute désormais deux motorisations 100% électriques, de 99 kW (135 ch) ou 160 kW (217 ch). Le tout, avec une généreuse batterie de 74 kWh qui lui assure une autonomie confortable pouvant atteindre 380 km. Il est en outre le premier de son segment à pouvoir tracter une remorque de deux tonnes. Des déclinaisons diesel plus classiques arriveront par la suite.
Des arguments qui ne seront sans doute pas de trop pour faire face au phénomène Volkswagen ID.Buzz Cargo, que tout le monde s’arrache déjà. S’il n’est ni le plus logeable, ni le plus costaud (3,9 m³ et 659 kg utiles), cette version moderne de l’iconique Combi est déjà la coqueluche des grandes marques qui souhaitent soigner leur image lors de foires ou d’événements. Même les journalistes professionnels semblent être sous le charme néo-rétro de l’Allemand, qui s’est vu décerner le prix d’International Van of The Year 2022!
»L’électrification est aussi dans une forme galopante parmi les utilitaires légers.«
Mais les deux stars ne sont pas les seules nouveautés électriques sur le segment. Bien plus pragmatique, Renault électrifie son efficace Trafic, seul modèle de sa gamme «VU» à n’avoir pas encore vu la couleur de l’électricité jusqu’à présent. En juste milieu entre le Kangoo E-Tech Electric et le Master E-Tech Electric, il reprend la motorisation 90 kW/122 ch du premier et la batterie de 52 kWh du second, pour annoncer 240 km d’autonomie WLTP. Le Français se mesurera notamment au nouveau Fiat e-Scudo, lui aussi lancé en cette fin d’année. Et à l’instar du Doblo (voir ci-dessus), je vous laisse deviner où il prend ses racines… A vrai dire, hormis la face avant portant l’inscription Fiat, il est lui aussi une énième variation du fourgon moyen de Stellantis. Avec une fiche technique connue: moteur de 100 kW/136 ch, et batterie de 50 ou 75 kWh au choix pour 230 à 250 km de rayon d’action. Ce moteur est également proposé sur la version civile qui fait renaitre l’appellation Ulysse, au contraire des moteurs 2.0l diesel réservés au seul utilitaire.
Grands fourgons: le roi s’électrifie
Le marché des grands fourgons est celui où l’offre électrique est déjà la plus fournie. Volkswagen, Peugeot, Citroën, Fiat, Renault, Mercedes ou même Maxus… tous proposent déjà un moteur électrique. Ne manquait à l’appel que le roi Ford Transit. C’est désormais chose faite avec le e-Transit, qui s’offre en 184 ou 269 ch, ne perd quasi rien en aspects pratiques (jusqu’à 15,1 m³ et 1.714 kg utiles) et revendique 317 km loin d’une prise. Des valeurs au faîte de la catégorie, comme les équipements de sécurité et de travail d’ailleurs.
Pick-up: deux leaders ex aequo et une surprise
Actualité de taille sur le segment des pick-up en cette fin d’année: le Ford Ranger, leader du marché européen de la tête et des épaules, arrive dans une toute nouvelle itération. Son look se veut plus musclée que le précédent. Il existera bien sûr avec des motorisations 2.0l turbodiesel dans ses versions «de travail», pouvant emmener jusqu’à 1,16 tonnes dans la benne. Mais il existera surtout dans une méchante finition Raptor qui se distingue surtout par son moteur V6 3.0l essence de près de 300 chevaux!
Fruit de la synergie avec Volkswagen, ce Ranger a également servi de base à l’Amarok, lui aussi renouvelé au cours des prochaines semaines. Tous deux partagent leurs solutions techniques, mais aussi leurs dispositifs d’aide à la conduite, les plus avancés de la catégorie. Voilà qui promet une sérieuse bataille quasi-fratricide au sommet d’une catégorie de plus en plus désertée (Nissan Navara, Mitsubishi L200…).
Dans ce contexte, la surprise nous vient du constructeur chinois Maxus, qui lancera en janvier le premier pick-up 100% électrique du marché. Proposé exclusivement en carrosserie double cabine, le T90 EV est propulsé par un moteur de 204 ch raccordé à une batterie de 89 kWh qui promet 330 km d’autonomie WLTP. Et n’allez pas croire qu’il sacrifie la praticité pour autant: sa charge utile est annoncée à 925 kg. Nicolas Morlet