Entre passé et avenir..
Bien qu’implantée à seulement dixhuit kilomètres de Luxembourg, cette localité fondée au VIIIe siècle ne comptait, au coeur de la révolution industrielle, que 500 âmes. Aujourd’hui vingt fois plus peuplée, la commune s’est dotée d’une gare, de commerces variés, d’une piscine, de nombreux restaurants et services.
Desservie par un important réseau routier avec, notamment, l’autoroute A4 qui permet de rejoindre Paris en moins de quatre heures, cette ville à taille humaine compte désormais un peu moins de 12.000 habitants. À travers sa Fête des Cultures ou son Café Polyglotte entre autres, on perçoit un esprit d’ouverture sur le monde qui lui a probablement valu de devenir et de rester un pôle d’attraction dynamique au fil des années.
Depuis la fermeture du site ArcelorMittal en 2016, c’est une friche de plus de 60 hectares que Schifflange partage avec sa voisine Esch-sur-Alzette.
Un territoire de reconquête et de progrès...
Pour reconvertir l’ancien site industriel de Schifflange en un quartier urbain doté des solutions les plus innovantes, la société de développement Agora ne part pas de zéro puisqu’elle a déjà entrepris et réussi la valorisation de la friche d’Esch-Belval, un quartier aujourd’hui cité en exemple. Vingt ans après l’éclosion du projet et avant même la fin de son aménagement, il accueille 3.300 résidents, et 250 entreprises et administrations hébergées sur un site tertiaire de près de 27 hectares.
Avec un modèle aussi inspirant à sa porte, Schifflange compte bien exploiter au mieux cette opportunité qui lui permettra de poursuivre son développement avec des moyens décuplés.
On imagine qu’investir un nouvel espace facilite la prise en compte des attentes de chacun – habitants et acteurs économiques – en termes d’enjeux environnementaux, de mobilité, d’approvisionnement en énergie, de maîtrise des rejets carbonés, de logement accessible au plus grand nombre. Au-delà de ces critères, le bourgmestre Paul Weimerskirch tient à souligner son souci « d’un aménagement participatif qui place les administrés au coeur du projet ».
Des infrastructures modernes et un centre-ville revalorisé
Ainsi pour faire suite au master plan établi après discussion avec les résidents en 2018, des pistes d’améliorations ont été menées.
La priorité a été donnée aux infrastructures scolaires et l’encadrement socio-éducatif des 1.150 enfants établis sur les trois écoles. Une réflexion est en cours pour créer une nouvelle école et décentraliser la maison-relais existante aux abords des écoles existantes. « Cela permettrait d’améliorer l’accueil des enfants en offrant plus de places et un meilleur service de restauration ». Cela représente tout de même un investissement de près de 100 millions d’euros.
Hors de question aussi de délaisser le centre-ville. Parmi les mesures phares, « la suppression des passages à niveaux, la création d’un parking souterrain de 150 places et d’un nouveau parc à l’entrée de la ville ».
Dans une continuité sociale, « une maison a été restaurée pour devenir un office social et une résidence multifonctionnelle avec logements pour mères célibataires, commerces et centre médical va être créée. L’objectif premier est d’améliorer la qualité devie ». Enfin un nouveau centre sportif avec piscine, terrain de foot et terrain de tennis est en cours de conception.
En accord avec les enjeux climatiques
Depuis la création en 1997, d’un service écologique, la commune n’a cessé de multiplier ses actions en faveur de l’environnement: récupération des eaux pluviales sur les bâtiments communaux, renaturation de l’Alzette et du Kiemelbach... Il est vrai qu’en sa qualité de première commune du Luxembourg à publier sa contribution à l’Agenda 2030 des Nations Unies et au Plan National pour un développement Durable, elle ne peut que poursuivre sur sa lancée et montrer l’exemple.
Créé en 2015, le Service de l’Urbanisme et du Développement durable (Team – SUDD), avec 13 postes parmi lesquels un architecte urbaniste et plusieurs ingénieurs industriels, a pris en charge le département des autorisations de construire puisque l’urbanisation ne peut qu’aller de pair avec un développement durable et harmonieux de la commune. Même « pour une commune d’une superficie de 7,71 km2 ».
Symbole de son engagement en faveur de la nature, le jardin public où sont cultivées et présentées des herbes médicinales retrace l’évolution de la phytothérapie depuis le Moyen Âge.
Et si vous commenciez votre découverte de Schifflange qui, tout bien considéré, possède plus d’un atout pour se faire désirer. Emilie Di Vincenzo