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Goûter à la biodiversité

La Coopérative «Naturschutzfleesch» promeut la viande et la race «Black Angus»

Hubert de Schorlemer est un farouche défenseur de cette race rustique connue pour la qualité de sa viande. Foto: Naturschutzfleesch

Co-fondateur de la coopérative «Naturschutzfleesch», qui regroupe les éleveurs de boeufs Angus dans des zones Natura 2000 et commercialise la viande de ces animaux, Hubert de Schorlemer est un farouche défenseur de cette race rustique connue pour la qualité de sa viande. C’est son père qui dès la fin des années 1950 et début des années 1960, va à l’encontre des idées de l’époque et décide d’arrêter l’intensif pour ne plus faire que de l’élevage extensif. L’exploitation familiale fondée en 1787 accueille ainsi les premières vaches Angus, originaires d’Ecosse. Il s’agit d’une race rustique, naturellement sans cornes, officiellement reconnue en 1835 et qui possède son herd-book (livre généalogique) depuis 1862.

Le choix de l’élevage extensif

A la reprise de l’exploitation, Hubert de Schorlemer, ingénieur agronome de formation, décide d’aller encore plus loin et d’abandonner toutes les autres activités fermières pour ne se concentrer que sur l’élevage des Angus, et ce d’une manière écologique et respectueuse des animaux. En effet, au vu de la situation du monde agricole, il savait que c’était l’unique façon de pérenniser la propriété de plus de 200 ans.

Située à Grundhof, dans une zone Natura 2000 à cheval sur les communes de Berdorf, Beaufort et Waldbillig, l’exploitation se prête à merveille à cet élevage. «Avec moins d’une vache par hectare, cela réduit le nombre d’animaux par surface pour laisser plus de place à la nature. De plus, aucun herbicide ou pesticide n’est utilisé et aucune fertilisation n’est effectuée afin de maintenir des prairies naturelles contenant une grande biodiversité en plantes et animaux», explique l’exploitant.

Les avantages de la race «Black Angus»

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Fine et légèrement persillée, la viande issue de la vache Black Angus présente un parfait équilibre entre viande et gras. Foto: Shutterstock

La race est idéale pour un élevage naturel à l’air libre, pendant toute l’année. Au Grundhof, un peu plus de deux centaines d’Angus se partagent les différents pâturages dans les environs de la propriété et possèdent des abris pour se protéger. En général, les animaux n’exigent une mise à l’étable qu’en cas de fortes pluies continues.

Selon l’éleveur, tous les animaux sont nés à la ferme, «sauf quelques taureaux importés, utilisés pour réduire la consanguinité ». Les vaches mettent bas de mars à avril au pâturage et restent avec leur mère entre sept et huit mois. Elles sont utilisées pour le renouvellement du cheptel local.

En liberté toute l’année, ils restent en moyenne 3 ans sur pâturage et contribuent au désherbage naturel des zones protégées. Cette vie au grand air, paissant une nourriture constituée à 100% d’herbe poussant naturellement sur le terrain, produit des animaux avec une bonne immunité et en pleine santé.

Qu’en est-il de la viande?

L’abattage se fait dans les abattoirs d’Ettelbruck et le dépeçage ainsi que la distribution sont assurés par la Provençale, ce qui fait que toute la filière est luxembourgeoise. «La traçabilité totale est ainsi garantie et contribue à accroître la confiance des consommateurs actuels, férus de local et de naturel», confirme Hubert de Schorlemer, président de la coopérative. Cette coopérative réunit 17 exploitations et a même réussi à obtenir le label «Naturschutz Fleesch», uniquement octroyé à la viande issue de projets de biodiversité, supportés par le Ministère de l'Environnement, du Climat et du Développement durable.

Fine et légèrement persillée, la viande issue de la vache Black Angus présente un parfait équilibre entre viande et gras. Un peu plus chère que les autres viandes de boeuf, sa qualité exceptionnelle en fait la favorite des chefs, bouchers et gourmets. Au Luxembourg, en plus de La Provençale, vous la trouverez dans les magasins Delhaize, Auchan, Massen et les boucheries Wietor. Par Carlos de Jesus