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Une galerie dans la maison

Rêver et rénover

« Avec ce concept, on voit ce que donnerait une oeuvre dans la maison » Texte: Alix Bellac / Photos: Steve Eastwood

A peine la porte d’entrée franchie, c’est Mozart qui nous accueille; la flûte enchantée ravit les oreilles avant que le décor ne fasse le reste. Les Duplay sont en pleine préparation de leur exposition du moment mais reçoivent chaleureusement et autour d’une tasse de thé servie dans un ravissant bol coréen.   

La discussion débute d’emblée sur le sujet qui nous intéresse, à savoir la transformation de leur maison d’habitation en galerie d’art. La maison d’Orie et Christophe Duplay, c’est avant tout une construction dans le quartier de Merl, achetée en 2006. «Nous y avons réalisé une première série de travaux mais à l’époque, le projet était seulement d’en faire un lieu d’habitation agréable pour notre famille», précise Christophe Duplay.
   

Et puis la vie évolue, les projets aussi et les transformations avec. Les Duplay décident de lancer la galerie ArtsKoko – Korean Connection – et de s’orienter vers la promotion d’artistes coréens. «Nous partions d’une habitation classique pour en faire un lieu d’exposition pour l’art et avons donc entrepris des travaux dans les surfaces suivantes: salle à manger et salon, cuisine et office (ce que l’on nomme la stuff au Luxembourg)», précise Christophe.
    

«Par la même occasion, nous avons décidé d’entamer une réfection du garage et du jardin, espaces qui méritaient véritablement une refonte esthétique et organisationnelle. La cave a également été repensée et aménagée pour loger l’artiste qui fait le voyage pour venir exposer son travail. Le lieu peut aussi être une résidence de travail», précise Christophe Duplay.
     

Parlant de l’aspect technique et des autorisations inhérentes à ce genre de projet, Christophe Duplay ne cache pas que l’entreprise n’aura pas été aisée. «Les plans ont été élaborés en 2016, les travaux ont débuté en 2017 et se sont terminés en mai 2018. Nous avons eu deux architectes qui se sont succédés mais il est parfois difficile d’ajuster désideratas, contraintes et feeling. Nous avons rencontré quelques petits soucis mais tout se résout dans le temps», ajoute-t-il magnanime. «Pour ma part, j’ai élaboré les plans sur Power Point et nous avons été nos propres designers.»
   

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Transformer des pièces d’habitation en galerie

L’espace se devait d’être d’une modularité optimale. «Nous avons beaucoup de fenêtres. Un système de placards conçus par Saverio Mazzei, dont l’entreprise est à Eschsur-Alzette, a été conçu de façon à profiter de panneaux coulissants. La contrainte: à chaque nouvelle expo, on doit pouvoir fixer sur le devant des tableaux tenus derrière par des cimaises, solution idéale pour accrocher les oeuvres sans les abîmer. Nous avons également changé les portes existantes pour des coulissantes prenant moins de place et sur lesquelles il est également possible d’accrocher des tableaux. De plus, en Corée, les portes coulissantes sont d’usage. On respecte et l’on est influencé par cet univers-là», sourit Christophe dont l’épouse Orie est coréenne. Les murs, quant à eux peints en camaïeux de blanc et crème, permettent la distinction entre les différents matériaux et apportent un raffinement loin de l’ostentatoire.
   

«Bien sûr, il a aussi fallu repenser les lieux. Pour protéger le parquet des nombreuses allées et venues et des talons des dames et pour minimiser le bruit, j’ai investi dans du tapis au mètre, la meilleure des solutions selon moi. Nous avons dû sacrifier certains meubles pour les transformations, notamment celui sur lequel notre fils se vautrait pour regarder la télé. En dépit de cela, il ne semble pas nous en vouloir et ses soeurs non plus», plaisante encore Christophe, précisant que les enfants étaient emballés par le projet même s’ils ne sont plus beaucoup là et ne profitent pas vraiment des changements opérés dans la maison.»
   

L’éclairage a été un point crucial. «Comme on a déjà un faux plafond, on ne pouvait se permettre de perdre encore plus de hauteur sous plafond», explique Christophe Duplay. Or la mise en lumière des oeuvres est primordiale car elle réhausse leur qualité de façon magistrale. «Pour une oeuvre, je teste plusieurs luminosités différentes, plus ou moins chaudes, cela change totalement le rendu et l’aspect de la création. Avec l’artiste, on choisit la température de l’ampoule pour un rendu optimal. Je recommande d’ailleurs le spécialiste Minusines pour l’éclairage et l’électricité.»
    

«D’un point de vue plus général, nous avons donc installé une constellation de leds mais cela n’était malheureusement pas suffisant pour les besoins en luminosité. J’ai donc déjà testé cinq variétés différentes de spots pivotants. Le problème réside essentiellement dans le diamètre important de l’éclairage, à insérer dans le plafond, luimême pourvu de multiples rails...»
   

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Dans la partie bureau, il a fallu composer un bureau escamotable, totalement rétractable derrière un panneau coulissant les jours de vernissage. Des cimaises installées ici aussi, permettent d’en faire un lieu supplémentaire d’exposition et un lien, un prolongement, jusqu’à la terrasse où les cocktails peuvent avoir lieu en été. De fait, cela agrandit l’espace de réception.
    

Le jardin sur le front de rue, inspiré par l’artiste Lee Yu Fan, a été intégré au projet. Pour les plantations, et afin de rester dans l’idée d’une inspiration venue d’Asie, les Duplay ont choisi une race de bambou mais ayant des racines moins envahissantes. «J’ai ensuite pris la précaution de glisser, sur plusieurs hauteurs différentes et à l’horizontale, des fils de nylon invisibles plaquant le feuillage sur la palissade afin que la végétation ne s’étale pas trop sur la terrasse.»
    

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Christophe réfléchit et enchaîne: «Quand on change les plans en cours de construction, il faut bien réfléchir à tous les impacts. Par exemple, est-ce que la poignée d’ouverture de la fenêtre est toujours au bon endroit par rapport aux plans initiaux? Ce projet est l’illustration parfaite d’un work in progress. Pour les artistes qui présentent des oeuvres vidéo, le sujet de l’alimentation me donne des cheveux blancs. Avec des câbles partout, difficile de rester dans l’élégance.»
    

«Le reste du temps, c’est une maison à part entière; la salle de vernissage redevient la salle à manger, la télé est masquée, on arrive globalement bien à jouer sur l’aménagement. Et, quand on reçoit nos amis à dîner, et bien c’est dans la galerie!», note malicieusement Christophe. Globalement, je me félicite du résultat: «On n’a pas le côté froid et impersonnel d’une galerie. On a même la cheminée et en prime, un beau rendu de ce que donnerait une oeuvre dans la maison puisque nous sommes... dans une maison. La cuisine également réaménagée reste conviviale. Des discussions animées ou chaleureuses s’y nouent en temps normal et aussi pendant les vernissages. »
    

Et Christophe d’embrayer sur une thèse de la mécanique des fluides pour la hotte intégrée de la cuisine qui n’aspire pas convenablement. L’objet d’un prochain article, peut-être...