Selon la devise de Caroline Chéron, la couleur sélectionnée doit refléter notre sensibilité. « Il n’y pas de bon ou de mauvais choix. Ce qui est primordial, c’est le ressenti de la personne et son confort visuel et émotionnel vis-à-vis de l’un ou l’autre coloris », affirme-telle. Sa démarche professionnelle débute donc toujours par un dialogue avec le client pour aboutir à la création d’une ambiance colorée au sein de laquelle celui-ci se sent réellement à l’aise. L’inspiration vient souvent de la mode, comme par exemple l’engouement pour la couleur terracotta. De son côté, le vert a été tendance pendant longtemps et le bleu est revenu en force. Il est clair que nous nous laissons souvent influencer par les couleurs en vogue et tentons de les apprivoiser dans nos intérieurs. Toutefois, si celles-ci ne s’accordent pas du tout avec nos propres goûts, il est inutile de forcer.
Le pouvoir avéré des couleurs
Au-delà des goûts personnels, le choix des couleurs pour une pièce donnée doit également être guidé par le sort qui sera réservé à cette dernière. Caroline Chéron nous confie que les couleurs ont des vertus et des effets sur notre comportement. « D’ailleurs, ajoute-t-elle, les techniques du marketing se servent énormément des couleurs pour obtenirl’adhésion des consommateurs. »
La décoration intérieure s’inspire du pouvoir avéré des couleurs. A titre d’exemple, un sentiment d’apaisement se propagera plus facilement dans une pièce peinte en rose, bleu ou vert. « Le rose sera toujours apaisant, même s’il est soutenu », remarque la décoratrice qui nous relate qu’une diminution du taux d’agressivité aurait été constatée dans certaines prisons américaines où les cellules de dangereux prisonniers ont été repeintes en rose.
Les couleurs au service de notre bien-être
Le rouge pour sa part aiderait plutôt à la concentration, alors que la créativité est renforcée dans des univers où règnent les tons bleus. La couleur bleue, qui fait par ailleurs l’unanimité, s’adapte à la plupart des pièces de la maison, à l’exception de la cuisine où la décoratrice lui préfère de loin les tons orange, jaune ou rose, susceptibles d’ouvrir l’appétit.
Quant à la décoration des salles de bains, elle déconseille vivement le vert qui aurait tendance à donner mauvaise mine etrecommande plutôt des nuances douces comme le turquoise, le corail ou l’orange pour un effet bonne humeur dès le matin. « Les couleurs sont nécessaires à notre équilibre personnel et les études prouvent que l’on est moins heureux dans des univers complétement blanc et gris », conclutelle.
Qu’en est-il des combinaisons de couleurs ?
Selon le principe de base, il vaut mieux se limiter à trois couleurs. Toutefois, l’ajout de coloris supplémentaires peut selon le cas donner lieu à de très jolis effets. Parmi les outils à disposition pour un assortissement optimal, on peut se référer à l’incontournable roue chromatique. Son utilisation aboutit à une variété d’harmonies dont la plus simple combinaison reste celle des couleurs complémentaires se situant à l’opposé sur le cercle chromatique (rouge-vert, orange-bleu, jaune-violet).
Finalement en matière de décoration, tout est question de dosage et de confort du regard, mais il ne faut pas pour autant négliger le coup de cœur initial qui reste souvent le meilleur gage de réussite. Nathalie Cailteux