2.Quel est la différence avec la méthode traditionnelle de faire un projet ?
Marc FEIDER : Afin de limiter le nombre déjà impressionnant d’intervenants, ce modèle a le net avantage de maintenir un lien direct unique entre maître d’ouvrage et concepteurs, qui disposent de tous les atouts pour faire avancer le projet selon les demandes du client.
La méthode de la MOAI.LU peut être appliquée quelle que soit la forme contractuelle retenue. Un contrat de groupement d’études définit l’engagement commun des concepteurs pour meneràbien le projet et implique la désignation d’un correspondant avec le maître d’ouvrage.
Pour gagner en efficience, en productivité et en fiabilité, une bonne communication au sein de la maîtrise d’œuvre est indispensable, d’une part, pour pouvoir traiter les problèmes le plus en amont possible et, d’autre part, pour disposer d’une connaissance mutuelle accrue des actions des différents intervenants et de leur manières respectives d’appréhender le projet.
Au-delà de l’équipe de maîtrise d’œuvre, ce processus collaboratif peut également s’étendre au maître d’ouvrage et aux entreprises. Le catalogue des prestations du modèle MOAI.LU peut être appliqué sans difficulté dans les secteurs étatique, communal, paraétatique et privé.
3.Comment s’intègre la MOAI.LU dans les initiatives de l’OAI en matière de digitalisation du secteur de la construction ?
Pierre HURT : La MOAI.LU estàla fois un outil descriptif et de communication. La digitalisation ne sera efficiente et le BIM praticable dans la construction que s’ilya une application élargie de cette méthodologie.
Elle constitue le«mindset » collaboratif pour l’élaboration du projet, sur lequel on se basera pour l’utilisation du BIM en tant qu’outil numérique, interactif et évolutif, de description graphique et métrique du projet. Les deux outils sont donc parfaitement complémentaires, la connaissance et le respect du rôle de chacun des deux par l’équipe de maîtrise d’œuvre dans l’élaboration d’un projet commun est fondamentale pour permettre une fertilisation réciproque.
L’OAI préconise l’utilisation de processus de travail ouverts afin que tous les acteurs puissent en profiter sans investissement démesuré. Il faut d’ailleurs garder à l’esprit que certaines données constituent un bien public commun qui ne devrait pas être laisséàl’exploitation commerciale de certains acteurs dominants, tels que les groupes internationaux de software.
D’autant plus que ces groupes imposent déjà leur loi en termes de licences. Les utilisateurs de notre secteur n’ont plus l’option d’acquérir des outils informatiques, mais ils sont soumis aux conditions draconiennes de loyers. En outre, il importe d’éviter les erreurs politiques commises lors de l’expansion fulgurante des applications de réseaux sociaux par un laissez-faire malsain. Demandons à nos responsables politiques d’anticiper et de régler maintenant les dossiers de la protection des données personnelles, des droits d’auteur, de la propriété intellectuelle… Texte: OAI
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