La figure de proue d’un bâtiment

Pour l’anecdote, au cours des années 70, galvanisées par des projets modernes d’habitat très en vogue à l’époque, des formules de portes, aussi excentriques dans le style que dans la fonctionnalité, furent brièvement élaborées à la mode du genre « Pop ». Néanmoins, celles-ci furent progressivement abandonnées pour s’imposer plus sérieusement au format des devantures de boutiques.

D’abord vouée à de multiples finalités en termes d’isolation et de protection (cambriolage, chaleur, feu, froid, pluie, hygiène, bruit, et air), la porte joue également un rôle social, en ce sens où elle confère parfois un caractère monumental à un édifice et peut revêtir un aspect impératif lorsqu’elle préconise (ou oblige) le passage par un endroit bien précis d’un bâtiment pour y pénétrer.

Pour n’en citer que quelques-unes, on peut admirer un peu partout, toutes sortes de portes ; les portes battantes simples ou doubles, les portes battantes va-et-vient (portes western), les portes accordéons qui se replient, les portes coulissantes ou basculantes verticalement du bas vers le haut horizontalement (porte de garage par exemple), les portes tambour (aubes pivotant autour d’un axe), les portillons (à barres tournantes ou à panneaux s'effaçant dans le châssis), les portes coupe-feu, les portes de secours, les portes intérieures, les portes cochères, et les portes principales, de service et secondaires, et bien d’autres encore.

Techniquement et esthétiquement parlant

Une porte présente une bonne vingtaine d’éléments constitutifs, à la fois mécaniques et électromécaniques, parmi lesquels l’arrêt de porte, la charnière, la chatière, des détecteurs, des interphones ou visiophones, des serrures, des verrous, entre autres.

Les portes et les fenêtres sont désormais adaptées aux différents types d’habitation, en particulier lorsqu’il s’agit de nouvelles constructions passives ou qualifiées « à basse énergie », comme la tendance le veut de plus en plus en ce premier quart de 21ème siècle.

En vérité, les portes et les fenêtres doivent refléter une certaine harmonie avec le reste du logement, en ce sens où leur style et leur aspect général doivent correspondre à ceux de la façade et de l’ensemble des extérieurs d’un immeuble ou d’une maison. Sans oublier le fait que ces deux atouts à fort potentiel se révèlent de plus en plus des produits de choix d’un édifice et qu’ils nécessitent souvent de longs délais de fabrication, de livraison, d’installation et de finition par les prestataires sollicités.

Plus concrètement, les techniques de construction et de pose des portes et des fenêtres dépendent logiquement des conditions climatiques, mais aussi des us et coutumes d’une région, ainsi que de la réglementation locale. Par ailleurs, afin d'améliorer l'isolation thermique et acoustique, sans oublier l’étanchéité à l’air, la technicité a su évoluer avec le temps, tout comme les types de matériaux se sont à leur tour diversifiés. Ainsi, le bois, aussi curieux que cela puisse paraître, ne représente plus qu'une faible part du marché actuel. Ce phénomène puise notamment sa source dans les évolutions des pratiques, elles-mêmes issues d’exigences, de normes et de réglementations sans cesse revisitées et dont dépendent bien évidemment un grand nombre de réalisations.

En matière conceptuelle, différentes sortes d’ouvrants, à l’architecture plus ou moins variée, peuvent être envisagés. Dans ce cadre, des fabrications sur mesure peuvent donner lieu à des châssis spéciaux, mais dans le respect des alentours, du patrimoine environnemental, ou encore en fonction du cahier des charges défini à l’avance dans le cas d’un bâtiment classé. De nombreux spécialistes ont également appris à concevoir des designs contemporains afin de répondre précisément aux projets d’architectes innovants.

Performance du vitrage

En ce qui concerne le vitrage, sa performance – bien qu’étant un élément déterminé parmi tout un panel de critères à prendre en compte dans le choix d’une fenêtre (ou d’une porte) – peut varier de 20 à 30 % suivant son matériau et sa construction. Toutefois, la réglementation impose un minimum de performance pour les constructions neuves, ce qui contribue bien évidemment à améliorer sans cesse les produits disponibles dans ce domaine.

"Les portes & les fenêtres doivent refléter une certaine harmonie avec le reste du logement, en ce sens où leur style & leur aspect général doivent correspondre à ceux de la façade & de l’ensemble des extérieurs du bâtiment."

Il faut savoir par exemple qu’une fenêtre, bien que laissant échapper de la chaleur, en apporte également par le biais des rayons de soleil. De surcroît, il est avéré qu’une fois placées côté sud, une majorité de fenêtres modernes présentent – en moyenne annuelle – un apport solaire supérieur à leur déperdition (pendant la période de chauffage), tandis que d’autres vitrages, davantage axés sur la prévention contre les effractions par exemple, réduisent l'apport solaire sans aucun bénéfice d'isolation.

Et même si un vitrage simple réduit d’emblée la transmission lumineuse (sans parler des vitrages doubles et triples – ou anti-effraction), ce dernier est néanmoins doté d’un coefficient de transmission lumineuse TL qui indique un pourcentage de transmission spécifique pour l'ensemble du vitrage.

Par conséquent, la qualité d'une fenêtre (ou d’une porte) ne se définit pas uniquement par sa performance thermique, mais en considérant d’autres critères. Il existe du reste une norme européenne « EN 14351-1+A1 » qui définit un classement dit « AEV » (Air – Eau – Vent).

Plus précisément, A réfère à la perméabilité à l'air avec des valeurs de 1 (faible) à 4 (très bon), E a trait à l’étanchéité à l'eau, avec des valeurs de 1 (très faible) à 9 (très bon) et suivant deux options, en l’occurrence pour une fenêtre protégée par un tableau ou non. Enfin, V pour mesurer la résistance au vent, avec un premier coefficient de résistance à la pression allant de 1 (faible) à 5 (forte) et de déformation, classée de A (en cas de déformation importante) à C (pour les plus faibles).

Différentes possibilités de matériaux

En matière de portes et de fenêtres, les matériaux utilisés et conseillés dépendent des goûts des particuliers, mais également d’autres paramètres tels que les besoins en termes d’isolation thermique et phonique, de choix de couleurs, d’esthétisme d’ensemble, etc. Entre avantages et inconvénients des éléments de fabrication, le choix est parfois délicat à faire. Par ailleurs, il convient d’associer autant de critères que possible de manière à pouvoir allier l’élégance et la teinte, comme la durabilité et la robustesse.

- Le bois

Suivant la qualité des produits constituant les châssis en bois, ceux-ci peuvent afficher une certaine stabilité pour ne pas dire une durabilité hors norme. Par exemple, grâce à ce matériau traditionnel, une fenêtre bien pensée, construite en chêne et correctement entretenue peut durer plus d'un siècle.

L'évolution de la technique, couplée à un renforcement de l'étanchéité à l'air des doubles vitrages qui engendrent une surpondération, a modifié la conception. Pour des raisons de coût, les portes et les fenêtres en bois sont désormais majoritairement construites dans des bois exotiques durables. Mais il faut bien veiller à entretenir régulièrement une fenêtre en l’enduisant de couches de protection.

- Le polyvinyl chloride (PVC)

De nos jours, les fenêtres en PVC sont devenues les plus courantes en raison de leur faible coût et de l'absence d'entretien. À l’instar d’un grand nombre de matières plastiques, le PVC naturel ne résiste malheureusement pas aux rayonnements ultraviolets, il doit donc intégrer des additifs de protection pour en faire bon usage sur des fenêtres extérieures.

Une négligence dans son mélange chimique peut rapidement provoquer des dégâts (en quelques années seulement), en particulier sous forme de jaunissement ou de craquelures. Le PVC peut cependant être décoré avec un film imitant le bois.

Cette méthode, appelée « plaxage » doit, là encore, être réalisée avec un haut degré de savoir-faire et de sérieux si l’on veut éviter toute mauvaise surprise. Il faut aussi intégrer le fait qu'une fenêtre de couleur sombre risque de chauffer davantage qu'une fenêtre blanche et ceci peut avoir son importance. À noter que les fenêtres en PVC comportent toujours des inserts en acier pour assurer leur résistance mécanique.

- L'aluminium

Hautement résistant aux intempéries (suivant la qualité initiale de son laquage), l’aluminium s’avère un matériau très conductible. Par conséquent, les profilés aluminiums modernes comportent un élément de séparation en plastique pour l'isolation.

Jusqu’à maintenant, les performances thermiques des fenêtres aluminium étaient moins bonnes que celles des fenêtres en PVC, mais sous la pression réglementaire, d’énormes progrès ont été réalisés et l’on peut désormais trouver des fenêtres en aluminium égalant la performance thermique de celles fabriquées en PVC.

Bien que l'aluminium résiste très bien aux intempéries, les éléments plastiques servant à l'isolation et les polymères utilisés pour les joints vont jouer un rôle crucial dans la longévité d’une fenêtre. En outre, le remplacement d'un vitrage sur une fenêtre en aluminium peut être plus complexe que sur d’autres matériaux, et son laquage est relativement sensible aux impacts. Dominique Coutant