Rêver, rénover
Cultive ton jardin…
Comme on s’étonne de ce jardin à nul autre pareil, la propriétaire des lieux explique : « Mon époux et moi-même avons cherché ce qui nous plaisait dans des livres. La motivation n’était pas seulement d’avoir un beau jardin mais d’y faire venir et cohabiter une faune et une flore denses et diversifiées. J’ai choisi des essences qui favorisent la venue des papillons et abeilles. Il nous faut revenir à des jardins sans pierre, pour le bien de la diversité et la préservation de la nature!
Nous avons pris notre temps – beaucoup de temps – afin d’élaborer les plans de notre futur jardin rêvé. Et nous acceptons les lois de la nature. Comme par exemple, le fait que certains de nos arbres vont mourir : notre Sorbus a une durée de vie de plus ou moins 20 ans. Eh oui, certains arbres meurent… »
En communion avec la nature
A l’entendre deviser ainsi, une question nous brûle les lèvres. Marianne rit et péremptoire, nous répond : « Je suis certes attachée à mes plantes mais non, je ne leur parle pas ! »
L’hôtesse des lieux ne converse pas avec ses plantes mais est intarissable quand il s’agit de nous en parler. Ici un fusain d’Europe qui fait des baies en automne et dont le rouge-gorge raffole, là encore ces roses qu’elle évoque avec délectation et gourmandise : « J’aime cette variété de petites roses avec un coeur jaune au milieu… »
"Il faut revenir à des jardins sans pierre, pour favoriser la diversité de la nature"
Du végétal à foison
Il y a aussi du houx, des buis, des ormes et des aronias, le lierre et le cerisier sauvage, les lilas et bien d’autres variétés encore, des volières un peu partout et aussi au fond du jardin, un local ressemblant à s’y méprendre à un petit presbytère de curé, construit par monsieur pour abriter les outils de jardinage de madame. On vous le redit, l’endroit est féérique. Mais ne comptez pas sur nous pour dévoiler l’adresse, les propriétaires des lieux affectionnent l’adage « Pour vivre heureux, vivons cachés ». Hormis en juin où Marianne accueille quelques happy few lors de la journée Portes Ouvertes, « le coin des terres ». « Cela nous fait très plaisir que les amis et la famille s’inspirent de notre jardin. Car c’est un endroit que nous avons véritablement voulu en communion avec la nature, les animaux, les insectes. »
Respect de l’environnement
Tout est rodé, organisé pour fonctionner au mieux dans le respect de la nature et ce jusque dans l’utilisation – ou pas justement ! – de certains produits. Marianne d’expliquer : « Je ne traite jamais mes nombreux buis, je refuse d’utiliser le moindre produit. Dans les cas où la pyrale du buis vient à apparaitre, j’enlève les toiles qu’elle file, une par une à la main. Et quand nous partons en vacances, la voisine fait du baby-sitting de jardin », souritelle encore… Alix Bellac