Il est des destinations aux noms évocateurs de mille et une découvertes et autres délices. Madagascar... Prononcez son nom en quatre syllabes, saupoudrez le tout des mots baobabs, lémuriens, rizières ou plages, cotons de Tuléar, ou encore hauts plateaux, et il y a des chances que les yeux de vos interlocuteurs s'animent d'une jolie flamme...

Ce n'est pas un, mais bien au moins dix articles qu'il faudrait pour tenter de balayer le spectre de tout ce que Madagascar peut vous dévoiler. Île fascinante, elle recèle bien des mystères qu'il serait impossible à révéler en quelques lignes.

Il y a en effet au moins mille choses à découvrir ou apprendre sur ce pays qui se distingue du reste du monde, à commencer du point de vue de sa faune et de sa flore. A tel point qu'on l'a surnommé le huitième continent...

Plusieurs niveaux de contemplations

L'île attire aujourd'hui de plus en plus de visiteurs qui en repartent généralement sous le charme. Encore préservée du tourisme de masse, elle est restée une destination authentique. Madagascar vous invite à épouser, pour la singularité de sa nature mais aussi pour ses cultures variées, un éblouissement à plusieurs niveaux de lecture et contemplations.

Entre des plages de sable blanc trempées d'eaux turquoise, des rizières d'un vert tantôt profond tantôt fluorescent, des forêts tropicales, des coins de savane et des hauts plateaux à la terre rouge ocre unique en son genre, Madagascar possède un écosystème étonnant.

N'oublions pas la diversité de sa culture, car Madagascar est, là aussi, d'une richesse difficilement égalée. Durant vingt siècles, l'île a accueilli des peuples venant d'horizons divers: Afrique, Sud-Est asiatique, Moyen-Orient, Europe... pour créer la société malgache d'aupluriculturelle jourd'hui.

Ne partez pas à la légère

Si vous ne savez pas par quel bout l'envisager, de nombreuses agences ayant une haute connaissance de la «grande île»>, se proposent de vous aider dans sa découverte. Territoire grand comme la France et le Benelux réuni, Mada ne s'envisage pas tout à fait à la légère. Il convient de préparer le voyage avant de partir. Donc si le temps ou l'envie de vous plonger dans toutes ses arcanes vous manquent, pléthore de sites se proposent de vous ac:compagner. Avec des correspondants locaux sur place, la tâche est plus aisée! 

La délicate question de la route...

Ce qu'il faut néanmoins savoir avant de se décider à passer le pas, c'est que niveau infrastructures routières, on peut presque parler de désastre. Les routes n'étant pas ou très peu entretenues, votre découverte du pays se fera mora-mora (tout doucement en malgache). Comptez dix heures pour faire 500 km. Tout de suite, on perd un certain public, celui qui ne peut ou ne veut pas prendre le temps.

La meilleure saison

La saison sèche, entre avril et octobre est plus conseillée pour découvrir les multiples joyaux de Madagascar. Les températures sont plus fraîches, 21°C à Antananarivo (Tananarive ou Tana pour les intimes) en plein mois de juillet et les précipitations sont presque inexistantes. Mais le thermomètre peut chuter jusqu'à 5°C dans certaines régions du centre.

La terre trésors

Préférez donc quand même les mois d'avril à mai et de septembre à octobre car plus chauds (environ 25°C) plutôt que les mois de juillet et août (moyenne de 21°C).

Madagascar regorge de trésors en tous genres (à se demander comment le pays a pu s'enliser dans un tel marasme et une misère si grande; mais cela est un autre sujet...).

Que rapporter de votre périple? Café, poivre, vanille, pierres fines ou précieuses, gingembre, coriandre, manioc, ravissants draps, serviettes, nappes, coussins, tote bags minutieusement brodés à la main, mais aussi artisanat en corne de zébu (couverts à salades, bols, saladiers, bijoux etc.), ravissants objets faits avec ces matériaux de recyclage, les malgaches étant extrêmement inventifs! Vous n'êtes pas à l'abri également de tomber, durant votre parcours, sur telle ou telle petite échoppe vendant un délicieux miel de litchi ou d'eucalyptus. Et puis, du foie gras et du caviar, puisque Madagascar en produit - eh oui! - également.

Peuple charmant, paysages envoûtants

Quasiment tous les malgaches parlent français à moins de s'aventurer dans des zones très reculées. Quoi qu'il en soit, il vaut mieux envisager votre périple avec guide et/ou chauffeur.

Il n'est pas étonnant d'apprendre que chaque ethnie a des tabous et des interdits différents. Ici, on ne porte pas la couleur rouge, là, on ne mange pas d'oignons ou d'anguilles, ailleurs, on ne travaille pas le lundi... Ces "fady" se transmettent de génération en génération et la majorité de la population observe encore ces règles. Les malgaches ne mangent pas de moutons. Vous n'en verrez pas sur l'île, ils sont remplacés par les biquettes.

Si vous voulez soutenir la population locale, point de bonbons - les enfants n'ont pas forcément tous une brosse à dents - mais les gamins des rues sont friands de papier, stylos, crayons de couleurs que nous avons à profusion par chez nous.

Chaque région est riche de ses spécificités. Si le temps ne vous est pas compté, vous aurez le loisir de passer de paysages désertiques à la terre rouge si exceptionnelle, puis à des endroits luxu-riants ou encore harmonieusement escarpés. Oui, l'île se mérite, mais quel éblouissement pour les yeux! Ajoutez à cela la gentillesse notoirement reconnue du peuple malgache et vous ne pourrez qu'être conquis.

Pas de vaccins spéciaux requis

Ceux qui n'auront pas déclaré forfait à la lecture du paragraphe «routier»> se verront récompensés d'apprendre qu'aucun vaccin n'est requis. Il vous faudra juste prendre provision d'anti-moustiques, le paludisme entretenant encore un petit peu ses heures de gloire sur la terre rouge. Mais pas de panique: peu de ces insectes sont porteurs du virus et il existe des traitements très efficaces dans le cas très hypothétique d'une contamination.

Valise & climat

C'est dit, vous êtes décidés? Il ne reste plus qu'à faire la valise. Le climat de Madagascar est dit tropical. Sous l'équateur, les saisons sont inversées. L'hiver malgache est froid et sec, tandis que l'été est chaud et humide. En règle générale, il fait plus chaud sur les côtes qu'au coeur des hautes terres centrales. Si vous partez en novembre - qui correspond aux moments chauds dans le pays -, vous vous amuserez néanmoins à voir bon nombre de malgaches pourvus de bonnets et/ou anoraks. Le malgache est frileux, sachez-le!

Les mois de décembre à mars sont ceux des pluies, donc à éviter si vous avez envie d'oublier nos climats de l'Est... Les températures sont très chaudes, 28°C en janvier. Les plus fortes précipitations sont concentrées à l'est du pays, où la pluie est omniprésente même en dehors des saisons pluviales. La pluviométrie est plus discrète dans le sud, au climat dit semi-désertique. Pour mettre toutes les chances de votre côté, évitez de partir pendant la saison des pluies en raison des cyclones qui peuvent éventuellement advenir.

Conseils supplémentaires

Pour tous les «vazaha» (les blancs, les touristes), ne surtout pas s'aventurer dans les petites échoppes de rue. Ce serait assurément une gourmande, mais surtout grossière erreur: la tourista vous gagnerait possiblement très vite! De même, la vie n'étant pas chère à Madagascar, ne lésinez pas sur les bouteilles d'eau plutôt que l'eau du robinet, formellement déconseillée, à moins de l'avoir nettoyée avec des pastilles de nettoyage.

Madagascar s'envisage par la route. Si vous décidez de la découvrir en avion, vous n'aurez pas perçu la substantifique moelle de ce pays incroyable. Faire place pour une charrette à zébus car la route est trop étroite, ralentir pour finir presque par caler tant la route est accidentée mais se laisser charmer par lesourire angélique d'enfants qui pourtant n'ont rien, prendre le temps de rêver et d'admirer, tout cela n'a pas de prix même si, peut-être plus ici qu'ailleurs, l'odyssée se mérite... Ne pas oublier que concernant Madagascar, la destination n'est pas la finalité, le voyage est déjà la ré-compense, le graal en quelque sorte. Ancienne colonie, l'île rouge conserve un certain raffinement qui se ressent évidemment dans les grandes villes. Ailleurs, il faudra vous acclimater à la misère, mais, comme l'écrit joliment Alexandre Poussin dans son livre Madatrek, "c'est une mi-sère joyeuse, emplie d'espérance vers un avenir meilleur!"

Ah! Nous avons oublié de vous dire que Madagascar est aussi le pays où certaines populations déterrent régulièrement leurs morts pour les honorer!

Vous voulez en savoir plus: Tongasoa eto Madagasikara!