Au bout du quai le MSC Orchestra
Partagés en deux groupes, ceux qui l’ignoraient encore, eurent la première surprise à l’arrivée. Les nouvelles directives de la cité sérénissime interdisant aux navires de croisière d’accoster au port de Venise, un transfert en autobus avait lieu vers le port de Monfalcone. Deuxième surprise, malgré tous nos certificats, le gouvernement italien exigeait un test supplémentaire. Ce n’est que après que celui-ci eut été effectué à la gare maritime de Venise, que le transfert pouvait commencer.
C’est ainsi qu’en fin d’aprèsmidi nous avons pu découvrir ce qui allait devenir notre maison, hôtel et moyen de transport pour une semaine. Un magnifique navire de 294 mètres de long et de 16 ponts, le MSC Orchestra, nous attendait prêt à prendre le large vers la première étape, Bari, capitale des Pouilles.
A quai depuis avril 2020, le navire n’avait pu prendre la mer qu’en mai 2021. Les plus de 1200 membres d’équipage étaient un peu anxieux, lors des premières croisières, mais heureux de retrouver des passagers. La crise sanitaire étant passée par là, le navire n’accueillait qu’un peu plus de 2.500 passagers sur les plus de 3.000 possibles. Et pour renforcer le sentiment de sécurité, tous les jours, la température des passagers était mesurée et il était obligatoire de porter le masque à l’intérieur.
Pour les familiers des croisières, habitués à jouir d’une certaine liberté lors des escales, la meilleure surprise était annoncée le soir même. S’il était courant que les passagers puissent descendre du navire et visiter les différentes villes d’étape à leur guise, les derniers mois, les autorités de différents pays ne permettaient que des sorties pour des excursions en groupe. Ors ce soir, les habitués apprirent par les deux sympathiques accompagnatrices de Neptun Cruises, que cette contrainte n’était plus valable qu’en Italie. En Grèce (Corfou et Mykonos) ainsi qu’en Croatie (Dubrovnik), ils pouvaient de nouveau visiter les différentes villes suivant leur bon vouloir. Pour nous, néophytes, rien ne changeait: nos avions réservé des excursions!
Bari, les Pouilles & Alberobello
C’est ainsi que le lendemain de notre embarquement la découverte des différents lieux pouvait commencer. A Bari, les visites étaient conditionnées aux excursions en car. Et même si pour certains une visite de la ville avec la Basilique Saint Nicolas était le but, nous, nous étions plus attirés par les trulli d’Alberobello.
Les trulli, dont le nom vient du grec (dôme), sont des constructions en dalles de pierre sèche aux toits coniques ou pyramidaux. Ils sont dispersés dans toute la vallée de l'Itria et servent d’abri rural pour le bétail et les outils agricoles. Mais la plus grande concentration de trulli se trouve à Alberobello: dans le centre historique se dresse une agglomération de plus de 1.500 trulli, presque tous en parfait état de conservation. Ce système de construction, associé à l'épaisseur des murs et à la faible présence de fenêtres, assure un excellent confort thermique intérieur, garantissant chaleur en hiver et fraîcheur en été. Sur les toits sont souvent dessinés à la cendre blanche des symboles liés à la religion ou à la tradition populaire.
Corfou, l’île aux sommets
Prochaine étape cette île ionienne. Pour beaucoup la visite de Corfou doit comprendre la découverte de la ville et du palais d‘Achille. Pour nous elle se fera en jeep pour un tour nous permettant de découvrir des lieux sauvages et apercevoir une partie des côtes est et ouest de l’île. C’est ainsi que nous nous retrouvons tous dans des 4x4, les uns derrière les autres, sur une grande route pour sortir de la ville, avant d’attaquer les collines et les petites routes.
C’est un véritable «safari», les virages en épingle se succédant et la traversée de petits villages endormis se faisant au pas, car par certains endroits les voitures passent juste entre les deux rangées de maisons. Les paysages magnifiques se succèdent, mais souvent c’est uniquement le passager qui peut en profiter, le conducteur devant rester concentré. Apothéose de cette excursion, l’arrêt à une auberge où nous avons pu connaitre quelques danses folkloriques locales, et surtout un magnifique panorama sur les plages et les anses de Paleokastrítsa.
Au lendemain de cette visite, nous attaquons notre première journée en mer nous, qui nous sert à découvrir tous les trésors cachés du bateau. Si les soirs précédents on a déjà pu découvrir le très beau théâtre qui en période normale peut accueillir plus de 1.200 personnes, les salles du casino et les différents bars, restaurants et boutiques, aujourd’hui c’est autour du pont supérieur.
Que l’on soit amoureux du soleil, amateur de piscine, pratiquant de sport, que l’on veuille profiter des différentes activités préparées et présentées par les membres de l’équipage ou que tout simplement l’on veuille boire quelque chose en regardant l’immensité de la mer, c’est l’endroit idéal. Entre le pont 13 et le pont 16, des solariums, deux piscines, des bains à remous, un terrain multisport, des activités pour les enfants ou un fitness sont disponibles. Pas le temps de s’ennuyer!
Venise n’est pas qu’en Italie
L’arrivée à Mykonos se fait tôt dans la matinée. Toute la nuit nous avions entendu le sifflement du vent dans les coursives et, ce matin, du balcon de notre cabine, on découvrait une mer zébrée et de belles vagues. Le navire restant au mouillage, les transferts vers le port s’effectuent en chaloupe. La ville de Mykonos est connue pour ses moulins blancs, ses maisons construites juste au bord de la mer aces ses balcons surplombant l’eau, d’où le nom de Petite Venise, et l’île de Délos. Malgré cela nous décidons de faire un tour dans un bateau à voile à la découverte de quelques-unes des plus belles plages de l’île. La mer étant un peu agité, tous les participants ont plutôt gardé le souvenir d’une mémorable excursion en bateau, plutôt que des autres beautés de l’île.
Nouvelle journée en mer avant d’arriver à Dubrovnik et de pouvoir découvrir cette magnifique ville. La popularité de la ville et de ses remparts a été décuplée depuis que d’innombrables scènes de la célèbre série «Game of Thrones» y ont été tournées. Mais même sans cela, c’est une ville qu’il faut avoir visité. La vielle ville et ses toits de tuile ceinturée d’imposants remparts, les vues imprenables de ces remparts sur les différents tons bleus de la mer Adriatique, les différentes ruelles, rues et le vieux port: tout est enchantement. En gagnant de la hauteur avec le téléférique, nous jouissons d’un magnifique paysage et l’on comprend pourquoi Dubrovnik est encore appelée la Perle de l’Atlantique.
Nous arrivons à la fin de notre voyage et le lendemain, lorsque de nouveau à Monfalcone nous devons descendre du navire nous ressentons une certaine tristesse. Cependant notre cerveau est rempli de paysages, vues et impressions et nous nous disons: une croisière c’est magnifique! Autant pour la découverte de lieux, que par le repos que l’on trouve à bord que par l’équipage qui est aux petits soins pour les passagers. Carlos de Jesus