Depuis quelques années, c’est le mot « à la mode » dans le secteur de l’immobilier. Et pourtant, bien malin ceux qui peuvent clairement le définir. Et pour cause, il y a 5 ans, il était méconnu. Les start-up de l’immobilier ont commencé à faire leur cette appellation début 2017. Il s’agit de produits innovants technologiques pour le secteur de l’immobilier. Le mot PropTech vient de la contraction entre « property » et « technology. On parle de PropTech pour définir les entreprises qui utilisent la technologie pour réinventer (révolutionner ?) les codes (et les services) proposés par les acteurs traditionnels de l’immobilier. Cela peut aller de la transaction à la location, en passant par la construction et la gestion des actifs.
Qui est véritablement concerné par ce mouvement ?
L’ensemble des services de l’immobilier est impacté par cette tendance. Mais les services en relation avec le processus d’acquisition sont particulièrement concernés. Citons par exemple la start-up américaine Opendoor qui rachète les biens de particuliers en estimant le prix avec un algorithme fondé sur le big data. Ou encore Matterpot qui propose des caméras capables de scanner l’intérieur d’un logement, permettant ainsi de proposer aux acquéreurs potentiels, une visite via un casque de réalité virtuelle.
Et demain ?
Il n’est pas possible de répertorier ici toutes les manières d’innover dans le secteur de l’immobilier, mais il est important de noter que la plupart des start-up arrivant sur le marché sont nanties d’une vision neuve et surtout de l’envie de bouleverser en profondeur les codes de ce secteur.
Que cela concerne uniquement un pan de l’activité ou l’ensemble du modèle, les start-up de la PropTech ont pour objectif de faire gagner en productivité et d’optimiser l’expérience des utilisateurs.
La banque face à la montée des taux
Mike Schwörer, Responsable Housing Advisorynos à la BIL, a répondu à nos questions
Monsieur, les taux directeurs augmentent, faut-il s’affoler ? Et qu’est-ce que cela change pour les futurs acquéreurs ?
La BCE vient de relever à 2 reprises ses taux d’intérêt. Ce resserrement de sa politique monétaire intervient après plusieurs années de taux négatifs. Pourquoi des taux d’intérêt négatifs : suite à la crise financière de 2008-2010, la BCE a procédé à une baisse des taux pour relancer la consommation des ménages et des entreprises et relancer l’économie.
Aujourd’hui, l’environnement économique a significativement changé. En raison de l’inflation élevée en zone euro, inflation qui entame le pouvoir d’achat des ménages, la BCE a décidé d’adapter sa politique monétaire en augmentant ses taux. Cela se traduit par un renchérissement du coût du crédit. Pour les futurs acquéreurs, cela pourra impacter leur projet de différentes manières
Cela pourrait réduire leur « reste à vivre », c’est-à-dire les revenus disponibles pour les dépenses du quotidien et les loisirs, une fois payées les mensualités des crédits. Une autre conséquence possible serait de s’orienter vers un bien légèrement moins cher pour s’assurer de disposer d’un « reste à vivre » plus conséquent.
Que pressentez-vous en termes de hausse des taux pour les mois à venir ?
La BCE a procédé à un premier relèvement de ses taux en juillet, marquant la fin d’une période de taux d’intérêt négatifs, suivi par un deuxième relèvement en septembre. Les marchés financiers anticipent que la BCE va poursuivre ce resserrement monétaire, avec des taux probablement au-delà de 1.50 % dans trois mois et au-delà de 2 % dès mars 2023.
Quelles précautions pour donner toutes ses chances à un dossier d’emprunt ?
Au-delà de l’idée précise de leur situation financière – sujet mentionné dans votre article -, les futurs acquéreurs doivent bien intégrer certains éléments de leur projet susceptibles d’évoluer en raison du contexte inflationniste ou de pénurie de certains matériaux de construction.
Pour un bien neuf, les durées de construction peuvent s’allonger et le coût de la construction augmenter. De même pour un bien ancien, s’il y a des travaux à prévoir, il faut bien intégrer que le coût peut rapidement évoluer.
Plus le client aura intégré tous ces paramètres dans son plan de financement, plus celui-ci aura de chance d’être accepté.
Le nombre d’annuités de remboursements continue-t-il d’augmenter. Qu’est-il encore raisonnable d’accepter en termes d’années de remboursement ?
La durée du prêt dépend de nombreux paramètres : situation financière et professionnelle, âge et bien entendu montant emprunté. L’immobilier étant particulièrement cher sur le marché luxembourgeois, la durée moyenne des prêts contractés ces dernières années s’étend au-delà de 20 ans.
Notre rôle est d’attirer l’attention des clients sur tous les éléments pouvant avoir un impact sur leur projet immobilier et leur mode de vie, actuel et futur. Anticiper la baisse des revenus liée au départ à la retraite est, entre autres, un de ces points d’attention.
La durée du crédit doit être adaptée à la capacité de remboursement et à la situation du client.