"Pour une peinture extérieure, il est de bon ton de privilégier la gamme des couleurs du vieux Luxembourg…"

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« Je vous assure, peindre un mur en noir permet de faire ressortir un meuble ! », nous martèle monsieur Monteiro, co-gérant de la société Bienvenue Peinture qu’il a créée, fort d’une longue expérience au Grand-Duché. « Nous sommes même spécialistes de chantiers à problèmes, mais… je sais rester très discret », précise-t-il encore dans un sourire.

« Pour ce qui est des tendances pour appartements et maisons, les rénovations se font toujours majoritairement en blanc, un classique qui évite les déceptions. Pour le reste, less is more ; on est dans une tendance sans moulures ni baguettes.

De même, nous prenons notre temps et tentons de nous mettre dans la peau du client : est-il très déco ou pas tant que cela ? S’il l’est, nous conseillons des murs de couleurs neutres pour laisser libre cours à ses fantaisies (tableaux, œuvres, etc.). A l’inverse, si la maison n’est pas trop chargée, on peut se permettre de jouer avec les textures et/ou les couleurs.

Si vous êtes un peu joueur ou fantaisiste, je conseille le papier-peint, même si la main d’œuvre est plus chère que pour la partie peinture. En effet, un papier-peint, si on le choisit de bonne qualité, est gage de tranquillité et ceci pour une bonne quinzaine d’années… à condition de ne pas se lasser du motif. Pour ma part, il a mes faveurs car il se révèle plus chaleureux que la peinture. Côté peintures, il faut tabler sur un rafraîchissement tous les six ou sept ans environ. Donc le calcul est à faire.

Monsieur Monteiro, à cheval sur la qualité précise également : « Il m’est arrivé de refuser des travaux : en effet, pour faire du standing, il faut mettre le prix. La qualité des finitions est primordiale, tant pour l’artisan que pour le client. Par exemple, la fameuse troisième couche de peinture est souvent jugée non nécessaire, mais à titre personnel, j’y tiens. En parlant de bel ouvrage, il faut se souvenir d’une époque où les architectes vérifiaient scrupuleusement la bonne finition des détails (comme la peinture au-dessus des portes, munis de miroir téléscopique permettant un contrôle optimal) ! Quoi qu’il en soit, pour ma part, le jour où je ne pourrai plus regarder un client en face, j’arrêterai mon métier. » 
      

And out
« Pour les façades extérieures du Grand-Duché, je conseille de rester dans toute la gamme des tons du vieux Luxembourg. Cellesci sont basées sur les teintes de la terre : vert, ocre, brun, beige… Mais pour les façades, le blanc, contrairement à une idée reçue, n’est pas plus salissant qu’une couleur plus foncée. Au contraire, il reste propre plus longtemps qu’une couleur forte.

Pour une peinture de couleur, encore une fois, plusieurs couches seront de rigueur. Cela est évidemment plus onéreux, mais on est ainsi gagnant dans le temps, tant en termes de pérennité de travaux que de budget.

Quant au moment idéal pour entreprendre les travaux extérieurs, contrairement à une idée reçue, on peut tout à fait les réaliser en hiver. La seule condition est qu’il ne gèle pas la nuit. On peut descendre à deux degrés, mais pas moins. »

En résumé, concernant la question de l’aménagement intérieur, les maîtres-mots qui risquent bien de guider la fin d’année 2022 – et vraisemblablement également 2023 – sont épure et qualité. Marie Kondo n’y est sans doute pas pour rien, nous ayant conduits à désirer des intérieurs un peu plus dépouillés d'un superflu qui finit par polluer l'espace et l'esprit. Exit donc les meubles imposants, les fioritures, les moulures… Néanmoins l’amour du travail bien fait que l'on trouve chez la majorité des artisans, ainsi que la recherche d’une certaine fantaisie nous réservent encore de belles surprises et des opportunités d'amélioration de notre quotidien. Pour le charme des lieux et le bien-être de tous. Alix Bellac