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La carte et le territoire

Voyager en autocars: une aventure des temps modernes

Dans le bus, on peut admirer la beauté des villes et observer la nature changer au fil des kilomètres et des régions parcourus.

Un sujet sur ces aventuriers des temps modernes («modernes », vraiment, le fait de voyager en bus?) qui choisissent ce mode de transport pour parcourir la pampa ou le bitume? Mais oui, pourquoi pas. À l'heure où l'on nous suggère de ralentir notre consommation de kérozène, couche d'ozone et autres catastrophes annoncées obligent, pourquoi ne pas envisager cette solution? Plus économique mais pas que...La chance est avec nous, assurément. À peine enquêtonsnous que le prénom d'Erwin arrive à nos oreilles. Grande carcasse, affable et féru de voyages, il nous livre volontiers son témoignage. «J'ai une expérience assez variée des voyages en bus. Vietnam, Israël, Chine mais aussi et surtout les Etats-Unis parcourus en bus de Boston à San Francisco. J'ai totalisé 70 heures de bus pour 5.000 km engloutis à une moyenne de 70 km par heure.» L'homme marque une pause et reprend: «Pourquoi ce mode de transport? Curieux des gens, j'ai décidé de voyager de façon quelque peu atypique. Je m'arrangeais d'ailleurs pour monter toujours le premier dans l'autocar afin de ne pas me laisser influencer, de ne pas choisir le passager qui ferait le voyage à côté de moi, préférant m'en remettre au hasard. Je n'ai jamais été déçu», sourit-il. «Les gens qui décident de passer deux jours et une nuit dans un bus ont forcément quelque chose à raconter. L'aventure résidait déjà en cela.»

Voyager en autocars: une aventure des temps modernes

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Les gens qui décident de passer quelques jours dans un bus ont forcément quelque chose à raconter. Photos: Shu

Soudain pensif, notre baroudeur enchaîne: «Alors que pour la majorité d'entre nous, prendre l'avion pour aller d'un point A à un point B est naturel, certaines personnes font le choix (n'ont pas le choix!) du bus pour économiser les 70 dollars ou euros de différence entre le ciel et la route... Et pour mon bonheur, cela m'a permis de rencontrer des gens, des vies, des destins. Les Américains parlent facilement et sans coquetterie ». Authenticité à la clé: un homme et ses deux filles se rendant de Buffalo à Denver pour l'enterrement de leur mère et grand-mère ou un transitaire de poids lourds livrant des camions à 3.000 km de chez lui et repartant... en bus et conséquemment absent de chez lui 25 jours par mois. Des Mormons à Salt Lake City.

Et puis, une avocate camerounaise ayant fait ses études de droit en France avant de les achever à New York. Ces voyages en bus comme déconnexion, soupape indispensable entre deux procès, entre deux pénitenciers... entre deux criminels à défendre. Avec la mémoire vivace des gens curieux des autres, Erwin Münch égrène des souvenirs drôles ou émouvants. Que dire du vétéran de la guerre du Vietnam, sa guerre et ses traumatismes en bandoulière?

Au-delà de ces rencontres, une radiographie incroyable d'un pays, de ses habitants. Des souvenirs et des récits particuliers indubitablement colorés par le mode de transport choisi.

Chers lecteurs, il en va de même pour toutes nos aventures, elles nous emportent a dentro de nos propres limites, à la rencontre de nous-mêmes et de l'autre, cet autre qui nous effraie parfois alors qu'il ne s'agit que de déplacer nos curseurs, de sortir de nos carcans, d'élargir aussi bien nos cartes routières que les mentales. Notre adepte et témoin privilégié le formule ainsi: «J'ai récolté de mes voyages des enseignements de vie inestimables.»

Les voyages forment la jeunesse, dit-on. Nous serions tentés de penser que les voyages forment tout court. Tout le monde, tout le temps. Alors, que cela soit par curiosité ou pour minimiser les coûts du prochain voyage. ab