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Nourriture et jeunesse?

Entre bon sens et exagération…

Malgré les mauvaises habitudes alimentaires de certains et de certaines, bon nombre d'adolescents et de jeunes adultes ont commencé à se mobiliser pour un meilleur mode d'alimentation. Photos: Shutterstock

Absorbés par les réseaux sociaux, les jeunes ont de plus en plus de mal à adopter un bon comportement alimentaire. Fastfoods, plats déjà préparés, cuisine livrée à domicile, la nourriture pour les jeunes n’a jamais été aussi simple à manger. Comment expliquer ce phénomène?En premier lieu, il convient de ne pas dénigrer tous les ados, certains ayant de très bonnes habitudes alimentaires ou optant pour des régimes très drastiques, comme le véganisme. Entre un accès facile à toute sorte de nourriture et une alimentation saine pour soi et pour la planète, les jeunes ont le choix.

Les mauvaises habitudes

Avec des grignotages fréquents devant la télévision ou entre les repas, et une attention minimum portée sur le sujet, le tout ajouté au manque d’activité sportive, les jeunes n’ont pas forcément les bons réflexes lorsqu’il s’agit de se nourrir.

Les 15-25 ans, en se laissant aller à des habitudes alimentaires néfastes contribuent à la dégradation de leur propre santé et favorisent parallèlement les risques dus à l’obésité. En termes de mauvaise routine, le fait de sauter certains repas comme le petit-déjeuner, de s’alimenter à des heures irrégulières et de boire du soda au lieu de l’eau ont des impacts hautement négatifs.


Selon l’institut Ipsos, presque les trois-quarts des jeunes ne mangent ni fruits ni légumes sur une base quotidienne, tandis que le grignotage récurrent s’avère l’une des causes majeures de l’obésité.

De plus, toujours selon Ipsos, plus de la moitié des jeunes (54 %) mangent également en dehors des heures de repas traditionnels. La pratique sportive, également importante dans un bon régime alimentaire est malheureusement absente pour près de quatre jeunes sur dix. En réalité, la plupart des adolescents ne se préoccupent pas de leur alimentation, mais sont davantage préoccupés par leur vie sociale, leurs vêtements, ou d’autres centres d’intérêt, que par le contenu de leur assiette.
  

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Par ailleurs, les fast-foods, ces restaurants qui incarnent en quelque sorte les temples des menus faits de hamburgers, de frites et de sodas, prolifèrent et demeurent encore plus accessibles pour les ados.

Devenue une quasi-normalité, la nourriture facile peut aussi s’expliquer grâce aux sites de plats à emporter, voire aux tarifs promotionnels proposés par les fast-foods.

Néanmoins, il ne faut pas pour autant dénigrer totalement tous ces restaurants où l’on peut se rendre de temps en temps à l’occasion. Mais les jeunes doivent réduire la cadence s'ils veulent rester en bonne santé.

Des changements en vue

Depuis la pandémie, certains jeunes ont pris conscience de l’importance de bien s’alimenter. Bien choisir ses produits, manger bio, réduire sa consommation de viande et se convertir au véganisme, telles sont les nouvelles tendances de régime alimentaire de la jeunesse. Toutes ces actions, destinées à mieux manger, sont très favorables en matière de santé individuelle. Et selon l’institut d’études Jam, pas moins de 68 % des jeunes ont changé leurs habitudes alimentaires. Mais quelles en sont les véritables raisons?

En vérité, toujours grâce à l’étude Jam, la principale raison a trait à la possibilité pour les jeunes de changer le monde dans lequel ils vivent et de pouvoir sauver la planète. Et cela passe naturellement par leur alimentation. Ainsi, plus d’un quart d’entre eux s’évertue à manger bio pour tenter d’éliminer toute sorte de pesticide de l’assiette, essayer de réduire une surconsommation de produits spécifiques, comme la viande (pour plus des deux tiers des intéressés) ou encore l’huile de palme.

Une autre raison réside dans leur souhait de rester en bonne santé, ces derniers vont donc s’orienter vers une alimentation plus saine. La jeunesse reste attentive et se montre curieuse quant à la composition des produits qu’ils achètent et, dans cette optique, ils essaient de cuisiner de plus en plus, au lieu de passer par la restauration rapide et la «bouffe» toute prête.

Pour ce faire, les jeunes bénéficient de l’assistance qu’offrent les plateformes numériques. Ainsi, des applications comme Yuka ou Nutri-Score, proposant une meilleure consommation alimentaire, sont désormais disponibles. Matteo Germini